Pourquoi visiter Ronda ? Pour des raisons historiques et architecturales bien entendu mais aussi à cause de l’emplacement de Ronda, situé en haut d’un ravin. La ville de la province de Malaga (Ronda est à un peu plus de 110 kilomètres de Malaga) est en effet séparée par le Rio Guadelevin, qui coule à travers une gorge profonde, El Tajo, longue de plus de 500 mètres et profonde de 150 mètres.
Ronda est une ville fortifiée depuis bien longtemps, déjà au IIème siècle avant J-C à l’époque par les romains. La présence musulmane à Ronda commencera en l’an 711 par la victoire de Tariq Ibn Ziyad sur le comte Rodrigue.
Après la chute du Califat de Cordoue, à l’époque qu’on appellera celle des Taïfas viendra alors le règne du chef berbère Abou Nour avec le Taïfa des Banou Ifren à Ronda. C’est Abou Nour qui fit alors construire de nombreux édifices dont les traces persistent encore à Ronda de nos jours comme les Murailles de la Xijara, composée de 3 arcs, qui avait une vocation protectrice et défensive. La présence architecturale arabe c’est aussi les ponts et les bains arabes. Le Puente de San Miguel, par exemple, qui n’a que 12 mètres de haut ou le Pont arabe, à une seule arche, qui trône lui à 36 mètres de haut. Les bains arabes de Ronda construits au 13ème siècle et situés au bord de la rivière sont quant à eux parmi les mieux conservés d’Espagne avec des voutes caractéristiques de l’époque d’Al Andalus.
Une grande mosquée bien entendu était présente à Ronda. Elle fut construite à l’époque sur un ancien temple romain. Appartenant au royaume de Grenade, Ronda fut repris par les Catholiques en 1485 et alors une église, celle de Santa Maria la Mayor (Eglise de Sainte Marie majeure) fut bâtie à l’emplacement de cette ancienne mosquée dont il ne subsiste plus aujourd’hui que le mirhab, décoré en stuc et le minaret de San Sebastian de style mudéjar transformé (du moins sa partie supérieure) en clocher.
Enfin comment aller à Ronda sans visiter la Casa del Gigante qui est un ancien palais musulman du 15ème siècle de type mudéjar dont l’intérêt principal est le patio où les arabesques ne peuvent laisser insensibles. Un autre palais, celui de Mondragon, abrite aujourd’hui le musée archéologique de la ville. Enfin la Casa del Rey Moro qui n’est pas comme son nom l’indique une maison purement maure puisqu’elle date du 18ème siècle et qu’elle mélange le style mudéjar et gothique.