L’héritage musulman à Cordoue
Cordoue a été conquise par les musulmans en 711. Elle était le principal pôle administratif et politique de l’Al-Andhaluz. En 756, elle fut la capitale de l’émirat de Cordoue, construit par le prince omeyyade Abd al-Rahman Ier. En 929, elle devint la capitale d’un califat indépendant, suite au moment où l’émir Abd al-Rahman III avait rompu les relations avec les Abbassides de Bagdad et que celui-ci a fait son auto proclamation en tant que calife. Le chef viking Hasting pilla Cordoue en 858.
Au Xe siècle, la ville rivalisait avec Bagdad par sa beauté, sa dimension et le nombre de sa population. Vers l’an 1000, à son apogée, elle devint l’une des villes les plus peuplées de l’Occident. D’autre part, elle posséda plus de 1000 mosquées et 600 bains publics. Elle s’étendit vers l’est et à la fin du Xe siècle, elle était au cœur d’une grande agglomération. Sa médina était cernée par une enceinte, en dehors de laquelle se formaient des faubourgs non fortifiés (rabad ou djanib).
Entre 785 et 987, les musulmans bâtissaient la Grande Mosquée, qui reste le principal monument de Cordoue aujourd’hui. L’artisanat était florissant dans la ville : les artisans travaillaient le textile et le cuir. La fabrication de papier et de livres tenait également une place importante.
Entre 1009 et 1031, la chute du califat de Cordoue entraîna sa division en une dizaine de petits États ou taïfas et Cordoue n’était plus que la capitale d’un de ces taïfas. En 1069, elle a été conquise par l’émir de Séville et en 1086, elle a été occupée par les Almoravides, puis par les Almohades en 1149.
La Mosquée de Cordoue
L’architecture de la Grande Mosquée de Cordoue retrace une histoire de la prestigieuse époque Al-Andhaluz. Elle a été construite sur l’emplacement de l’église wisigothique St-Vincent. Elle s’est agrandie petit à petit par le rajout de nouvelles nefs jusqu’en 987. Suite à la Reconquista Catholique, les chrétiens bâtissaient une cathédrale gothique au cœur des vaisseaux de la Mosquée.
La Grande Mosquée est sans conteste un chef-d’œuvre de l’art arabe. Elle renferme la cour des Orangers dotée de jets d’époque, des Mudéjars et la citerne d’Al-Mansour datant du Xe siècle. À l’intérieur, ses nombreux colonnes et arcs offrent des jeux d’ombres et de lumières surprenants. L’extension d’Al-Hakam II, les trois coupoles de la « maksourah » et le mihrab avec sa coupole sont somptueux.
À l’extérieur, le minaret d’Abd-er-Rahman III enfermé dans une tour baroque datant vers la fin du XVIe siècle est spectaculaire, tout comme le reposoir accueillant la Vierge aux lanternes et la porte du Pardon.